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- les répercussions sur le cycle de l'eau | - le système climatique |
- les répercussions sur la nivologie | - le climat actuel |
- le futur visage du Languedoc-Roussillon | - Quel climat futur ? |
Sources : bibliographie : David Pollack (Météo France) conférence sur le réchauffement climatique. Les supports illustratifs sont issus de Météo France, de l'ENM (Hervé Douville, Eric Martin) ainsi que des rapports du GIEC.
La modification de la répartition et de l'intensité des précipitations correlées à l'augmentation de température moyenne de la planète entraîneront une modification du cycle hydrologique. On constate une augmentation de la
vapeur d'eau atmosphérique ce qui peut avoir un impact sur la nébulosité (couche nuageuse) et donc sur les précipitations et la température. Néanmoins, ces impacts sont très difficilement appréhendés par les modèles et ils n'en dégagent pour le
moment aucun consensus. Au contraire, l'humidité relative en surface a tendance à diminuer et les modèles prévoient un assèchement des continents en particulier lors de la saison sèche.
Pour les précipitations saisonnières,
les modèles ne dégagent pas de tendance fiable exceptée aux hautes latitudes en hiver où les précipitations devraient augmenter. Enfin, la plupart des scénarios aboutissent à un accroissement de la durée, de la fréquence et de
l'intensité des sécheresses notamment pour les climats de type méditerranéen et sur l'Amazonie. Comme décrit plus bas dans le chapitre consacré au futur visage du Languedoc-Roussillon, l'eau risque bien de devenir un enjeu
d'envergure sur le pourtour méditerranéen.
La figure 1 résume les principaux changements attendus du cycle hydrologique et la figure 2 illustre l'augmentation du nombre de jours secs sur
certaines parties de la planète. Runoff désigne le ruissellement et les eaux de surface et soil moisture l'humidité des sols.
figure 1: changements du cycle hydrologique | figure 2: changement du nombre de jours secs consécutifs |
Une partie de l'économie touristique de notre pays repose sur ses stations de ski. La France possède le 1er domaine skiable du monde et le réchauffement pourrait bien être fatal à bon nombre de stations. Il est donc très important de s'intéresser au devenir des précipitations neigeuses dans nos massifs. Dans l'hypothèse d'une hausse de 4°C d'ici la fin du siècle, seules 55 stations sur les 143 recensées seraient encore viables. Cet impact sur l'économie montagnarde sera donc très important d'où la nécessité de réagir et de prévoir de futures mutations des activités montagnardes. La figure 3 montre la diminution progressive de l'enneigement depuis 1960; quant à la figure 4, elle compare le nombre de jours de neige à 1500 m pour différentes époques en projetant une moyenne des simulations réalisées.
figure 3: évolution de l'enneigement au col de Porte (1325m) depuis 1960 | figure 4: évolution du nombre de jours de neige à 1500 m |
La figure 3 montre une diminution moyenne de l'enneigement de 16 cm par décennie et l'illustration 4 prévoit une baisse de 45 à 80% du nombre de jours d'enneigement à 1500 m d'ici la fin du siècle. Les projections conduisent
à un impact marqué en moyenne montagne mais plus faible à haute altitude (>1800m). Même s'il est possible que parallèlement à la hausse des températures se produise une augmentation des précipitations, cela ne pourra
pas compenser de manière durable l'augmentation des températures. Peut être allons nous retrouver d'ici la fin du siècle le tourisme du début et milieu de XXème siècle : l'hiver à la mer pour profiter de la douceur
et l'été à la montagne pour échapper aux canicules estivales!
Outre l'enneigement, nos massifs voient également la disparition progressive de leurs glaciers. Les glaciers alpins sont en régression depuis 1840 et
la récession s'est accélérée depuis 1980. Le réchauffement attendu d'ici 2100 ne devrait laisser des glaciers que dans la zone du Mont Blanc et au prix d'un net recul. La figure 5 relate l'évolution du glacier d'Ossoue
(Vignemale) dans les pyrénées. Depuis 1911, il s'est raccourci de 530m et a perdu 52% de sa surface.
figure 5: évolution du glacier d'Ossoue depuis 1911 (source:ONERC/association MORAINE)
Le dégel du pergélisol (zone continuellement gelée) augmente le risque de chute de blocs rocheux et rend la pratique de l'alpinisme plus dangereuse. Enfin, la végétation évolue avec une remontée de la zone limite supérieure de la forêt, ce qui chamboule l'équilibre de la flore et de la faune.
Avec le réchauffement envisagé, le Languedoc va certainement connaître des périodes sèches de plus en plus nombreuses et de plus en plus longues. Plus que les cumuls en eux-même, c'est surtout la répartition des précipitations qui
risque de poser problème. Selon Laurent Roy, directeur général de l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, 40% des bassins sont déjà en déficit structurel et les situations de crise, exceptionnelles auparavant, sont en train
de devenir la norme.
La hausse des températures associée à une population en constante augmentation et à une demande en eau qui explose lors des mois les plus secs pour satisfaire le tourisme moteur de l'économie pourraient bien
amener notre région dans une situation très délicate pour la gestion de l'eau. On attend donc une baisse importante du débit des rivières de mai à octobre. Dès 2050, le débit du Rhône pourrait baisser de 30% et celui de la Durance de 50%.
Un plan d'adaptation au changement climatique a été mis en place depuis 2014 dont le but est de réunir tous les acteurs des différents secteurs (agriculture, industrie, tourisme et particuliers) afin que chacun puisse dégager
des pistes d'économie et de gestion rationnelle de la ressource tout en maintenant son activité. Des pistes comme des cultures alternatives sont d'ores et déjà envisagées et l'INRA mène de nombreuses recherches sur l'influence
de la sécheresse sur les plantes en espérant trouver des solutions qui permettront de réaliser des économies.
A propos des phénomènes intenses que nous connaissons régulièrement (épisode cévenol ou méditerranéen, orages stationnaires violents),
il n'est pas certain que leur fréquence augmente; les modèles les simulant devraient avoir une maille de l'ordre de 2km, ce qui est impossible actuellement pour des modèles climatiques. Par contre, des travaux en cours semblent
indiquer une intensification des phénomènes directement reliée à l'augmentation des températures, de quelques pour cent par degré. Si on ajoute à cela l'urbanisation galopante et l'imperméabilisation des sols qui en résulte,
il y a des raisons bien réelles de s'inquièter.
Uun autre souci semble également pointer le bout de son nez avec le réchauffement, c'est la diminution et la diversification des ressources maritimes. La Méditerranée, petite
et peu ouverte, est une des régions maritimes qui se réchauffe le plus rapidement. Une étude menée depuis 20 ans par chercheurs grecs a montré que 60% des espèces présentaient des taux de capture directement liés à la température.
Ces espèces ont tendance à se raréfier les années où la mer est plus chaude.
Une autre ressource caractéristique de la région pourrait, du fait des canicules à répétition des futurs étés, venir à manquer; il s'agit des fruits (pêches,
abricots, cerises) dont les rendements sont en nette baisse les années où les hivers sont trop doux et/ou les étés trop chauds.
Et la montée des eaux ? Qu'en sera-t-il ? La région la plus fragile est évidemment la Camargue dont
l'existence ne tient souvent qu'au fragile équilibre entre terre, mer et fleuve. Pour le moment, le mer s'élève en moyenne de 2,1 mm/an mais son niveau aura augmenté de 50cm à 1m d'ici 2100. Chaque tempête sera donc synonyme de submersion.
Si dans un premier temps, des digues et des enrochements pourront protéger certaines zones, le coût en deviendra vite exorbitant et il faudra bien finir par se résoudre à faire des choix. C'est le Parc naturel régional de Camargue
qui gère cet épineux dossier et à qui revient, en concertation avec les différents acteurs de la région (agriculteurs, éleveurs...), la gestion de La Camargue. La figure 6 montre l'évolution de la côte camarguaise entre 2000 et 2004.
figure 6: évolution du trait de côte camarguais (source:Parc Naturel Régional de Camargue)
Pour plus de rensignements, vous pouvez lire l'article de Science et Vie (Novembre 2015, N°1178) qui présente en détail les bouleversements attendus dans les régions françaises.
bibiliographie : Science et Vie, N° 1178, Novembre 2015
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